Chaim Jacob Lipchitz
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École de Vilnius (d) (jusqu'en ) École nationale supérieure des beaux-arts Académie Julian |
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Archives conservées par |
Bibliothèque Kandinsky, le Musée d'art et d'histoire du judaïsme, la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art et Institut national d'histoire de l'art |
Jacques Lipchitz, né Chaim Jacob Lipchitz le à Druskininkai en Lituanie et mort le à l'ile de Capri en Italie, est un sculpteur naturalisé français puis américain.
Biographie
[modifier | modifier le code]Jeunesse et formation
[modifier | modifier le code]Chaim Jacob Lipchitz est né à Druskininkai, bourgade lituanienne de l'Empire russe, dans une famille juive, il est le fils cadet des cinq enfants d'Abraham Lipchitz et de Rachel Leah Krinsky, épouse Lipchitz. Son père est un ingénieur et un entrepreneur en bâtiment. Ses ancêtres ont dû se battre pour conserver le folklore et le style de vie liés au judaïsme[1],[2].
Chaim Jacob Lipchitz suit ses études primaires à Białystok, où il préfère dessiner ou peindre des figurines que s'intéresser aux cours[2].
De 1906 à 1909, il suit ses études secondaires à la Realschule de Vilna, capitale de la Lituanie. Son père souhaite qu'il devienne un ingénieur dans le BTP, alors que sa mère l'encourage à devenir un artiste. Malgré l'opposition de son père, il persiste dans son projet à devenir sculpteur, soutenu en cela par Moïsseï Ginzbourg[1],[2].
C'est ainsi que sur les conseils de Moïsseï Ginzbourg, et grâce à l'argent de sa mère qu'il arrive à Paris en au mois d'octobre 1909, il y suit les cours de l'École des beaux-arts sous la direction du sculpteur Jean-Antoine Injalbert. Il suit également des cours de dessin à l'Académie Colarossi et des cours de sculpture à l'Académie Julian sous la direction de Raoul Verlet[1],[2].
En 1910, son père est ruiné, par conséquent sa mère ne peut plus l'aider, il doit déménager dans un galetas de la rue du Dragon et pour subvenir à ses besoins, il travaille la nuit comme débardeur dans les gares. Usé, fatigué, il est frappé par la tuberculose en 1911 et passe sa convalescence en Belgique. En 1912, il est convoqué en Russie pour effectuer son service militaire, il en est dispensé pour des raisons médicales consécutives à sa tuberculose et retourne à Paris et trouve un emplacement au 54 rue du Montparnasse pour y établir son atelier[1],[2].
Il est à noter que de 1910, à 1912, Chaim Jacob Lipchitz reste dans le courant de la sculpture romantique et de la sculpture réaliste du XIXe siècle[1].
Carrière professionnelle
[modifier | modifier le code]L'influence du Cubisme
[modifier | modifier le code]Chaim Jacob Lipchitz commence à réaliser ses oeuvres de maturité, fortement influencées par le cubisme, notamment par la conception de ce courant quant à l'espace, comme dans le tableau L'Homme à la guitare de Georges Braque peint en 1914, exposé au Museum of Modern Art, thème repris par L'homme à la guitare de Pablo Picasso peint en 1918[1].
En 1913, il crée La Femme au serpent et La Danseuse, qui sont ses véritables premières œuvres dégagées des traditions du XIXe siècle. Ces deux œuvres placent Lipchitz parmi les sculpteurs cubistes que sont Alexandre Archipenko, Juan Gris ou Henri Laurens[3].
En 1915, il signe son premier contrat avec le marchand d'art Léonce Rosenberg. À vingt-quatre ans, il expose Homme à la guitare, qui fait sensation. Cette fois, Lipchitz a produit une œuvre très abstraite où le premier regard ne reconnaît pas nettement les parties qui constituent le corps de l'homme.
En 1915, il achève sa version de Man with a Guitar / L'homme à la guitare qui est exposée au Museum of Modern Art[1],[4].
En1920, Jacques Lipchitz est suffisamment connu pour qu'il puisse organiser une première exposition à la galerie d'art de Léonce Rosenberg[1].
Jacques Lipchitz réalise à cette époque le portrait de Gertrude Stein et aussi des statues d'un cubisme abstrait comme la série des baigneurs. Il rompt son contrat avec Rosenberg, qui lui assurait un bon revenu, afin de pouvoir produire ce qu'il veut et non pas ce qu'on lui impose. Il s'ensuivra des difficultés financières pendant plusieurs années.
En 1924, Jacques Lipchitz acquiert la nationalité française, peu de temps après avoir épousé Berthe Kitrosser, une poète russe, avec il vit depuis 1915[1].
En 1926, avec sa statue Pierrot à la clarinette, Jacques Lipchitz se détache du cubisme premier pour une approche plus constructiviste[1].
L'expressionisme
[modifier | modifier le code]Puis Jacques Lipchitz se lance dans l'expressionisme, une de ses premières sculptures marquant sa nouvelle orientation est la statue Ploumanach[1],[5].
Viennent dans la foulée les statues comme La Joie de vivre en 1927, Mother and Child, réalisée entre 1929 et 1930, Return of the Prodigal Son en 1931[1],[6].
La fin
[modifier | modifier le code]Le , Jacques Lipchitz meurt dans sa résidence de l'île de Capri en Italie[1].
Le 29 mai, il est inhumé à Jérusalem.
Expositions permanentes
[modifier | modifier le code]Plusieurs musées exposent de façon permanente des œuvres de Jacques Lipchitz
- L'Art Institute of Chicago[7],
- L'Art UK[8],
- Le musée d'art Nelson-Atkins[9],
- Le Musée des beaux-arts du Canada[10],
- Le musée national centre d'art Reina Sofía[11],
- Le musée national du Victoria[12],
- Le Museum of Modern Art[13],
- La National Gallery of Art[14],
- Le Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie[15],
- L'Union List of Artist Names[16],
Galerie
[modifier | modifier le code]-
La Joie de vivre (1927), musée d'Israël à Jérusalem.
-
Le Cri (1928-1929), parc de sculptures du musée Kröller-Müller d'Otterlo, Pays-Bas.
-
Le Chant des voyelles (1931-1932), parc de sculptures du musée Kröller-Müller d'Otterlo, Pays-Bas.
-
Mother and Child, 1930, Honolulu Museum of Art.
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L'homme à la guitare
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en-US) John Arthur Garraty (dir.), Mark Christopher Carnes (dir.) et Thomas P. Somma (rédacteur), American National Biography, vol. 13 : Kurtzman - Lovecraft, New York, Oxford University Press (réimpr. 1999) (1re éd. 1990), 968 p. (ISBN 9780195127928, OCLC 490961896, lire en ligne), p. 718-720.
- (en-US) Current Biography Yearbook : 1962, New York, H.W. Wilson, , 516 p. (ISBN 9789997376886, OCLC 1037103010, lire en ligne), p. 262-264
- ↑ (en-US) Dore Ashton (dir.), 20th Century Artists on Art, New York, Pantheon Books, , 302 p. (ISBN 9780394522760, OCLC 11317970, lire en ligne), p. 22-23
- ↑ Jacques Lipchitz, « Man with a Guitar »
- ↑ « Ploumanach », sur Centre Pompidou, Paris, France
- ↑ « Le retour de l'enfant prodigue », sur Centre Pompidou, Paris, France
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Art Institute of Chicago
- ↑ « JACQUES LIPCHITZ », sur Art UK
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Musée d'art Nelson-Atkins
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Musée des beaux-arts du Canada
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Musée national centre d'art Reina Sofía
- ↑ « Jacques LIPCHITZ », sur Musée national du Victoria
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Museum of Modern Art
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur National Gallery of Art
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie
- ↑ « Jacques Lipchitz », sur Union List of Artist Names
Bibliographie
[modifier | modifier le code] : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Notices encyclopédiques
[modifier | modifier le code]- (en-US) Current Biography Yearbook : 1962, New York, H.W. Wilson, , 516 p. (ISBN 9789997376886, OCLC 1037103010, lire en ligne), p. 262-264.
,
- (en-US) Dore Ashton (dir.), 20th Century Artists on Art, New York, Pantheon Books, , 302 p. (ISBN 9780394522760, OCLC 11317970, lire en ligne), p. 22-23.
,
- (en-US) John Arthur Garraty (dir.), Mark C. Carnes (dir.) et Thomas P. Somma (rédacteur), American National Biography, vol. 13 : Kurtzman - Lovecraft, New York, Oxford University Press (réimpr. 1999) (1re éd. 1990), 968 p. (ISBN 9780195127928, OCLC 490961896, lire en ligne), p. 718-720.
- (en-GB) Jeremy Wallis, Cubists, Oxford, Royaume-Uni, Heinemann Library, , 72 p. (ISBN 9780431116426, OCLC 48533230, lire en ligne), p. 40-41.
,
Essais et biographies
[modifier | modifier le code]Anglophones
[modifier | modifier le code]- (en) Hammacher, Abraham Marie, Jacques Lipchitz, His Sculpture, New York, Harry N. Abrams, 1961.
- (en-US) Irene Patai, Encounters : The life of Jacques Lipchitz, New York, Funk & Wagnalls Co., , 438 p. (ISBN 9781199512185, OCLC 500507, lire en ligne),
- (en) Hope, Henry Radford, The Sculpture of Jacques Lipchitz, New York, Plantin press, printed for the trustees of the Museum of Modern Art, 1954.
- (en-US) Bert Van Bork, Jacques Lipchitz : The artist at work, New York, Crown Publishers, , 220 p. (ISBN 9781125842805, OCLC 559839, lire en ligne),
- (en-US) Emery Grossman, Art and Tradition : The Jewish Artist in America., New York, Thomas Yoseloff, , 176 p. (OCLC 1464539, lire en ligne), p. 79-87
- (en) Lipchitz, Jacques, My Life in Sculpture, New York, Viking Press, 1972.
- (en) Stott, Deborah A., Jacques Lipchitz and Cubism, New York, Garland Pub., 1978.
- (en) Wilkinson, Alan G., Jacques Lipchitz, A Life in Sculpture, Toronto, Canada, Art Gallery of Ontario, 1989
- (en-US) Cathy Putz, Jacques Lipchitz : The First Cubist Sculptor, Londres & Aldershot, Hampshire, Paul Holberton Pub. & Lund Humphries, , 128 p. (ISBN 9780853318606, OCLC 49205781, lire en ligne),
Francophones
[modifier | modifier le code]- Barbier, Nicole Lipchitz : Œuvres de Jacques Lipchiz (1891-1973), Centre Georges-Pompidou, musée d'art moderne, 1978.
- Nieszawer et Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (Denoël, 2000 - Somogy, 2015) Les étoiles éditions, 2020, p. 253-258.
- Pierre Guénégan, préface de Susan L. Ball, Le Purisme & son influence internationale - annuaire de 50 artistes emblématiques, 335 pages illustrées, Editions Lanwell & Leeds Ltd, St Alban, Hertfordshire, England, 2019, (ISBN 978-2-9700494-8-7)
Archives
[modifier | modifier le code]- Fonds Jacques Lipchitz (1921-1972) [archives écrites ; env. 720 lettres.]. Cote : LIPC 1 - 11. Paris : Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou (présentation en ligne).
- Fonds Rubin Lipchitz [manuscrits et photographies]. Cote : PH/Fds Lipchitz PA 1 - 101. Paris : Musée d'Art et d'Histoire du judaïsme (présentation en ligne).
- Fonds Jacques Liptschitz. Cote : Archives 72. Paris : Institut national d'histoire de l'art[1].
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Académie des beaux-arts
- AGORHA
- Art Institute of Chicago
- Art UK
- Bénézit
- British Museum
- Delarge
- Grove Art Online
- Index of Historic Collectors and Dealers of Cubism
- Kunstindeks Danmark
- Musée d'art Nelson-Atkins
- Musée d'Orsay
- Musée des beaux-arts du Canada
- Musée national centre d'art Reina Sofía
- Musée national du Victoria
- Museum of Modern Art
- National Gallery of Art
- RKDartists
- Tate
- Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- American National Biography
- Britannica
- Brockhaus
- Den Store Danske Encyklopædi
- Deutsche Biographie
- Enciclopedia italiana
- Gran Enciclopèdia Catalana
- Hrvatska Enciklopedija
- Internetowa encyklopedia PWN
- Nationalencyklopedin
- Munzinger
- Store norske leksikon
- Treccani
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- Visuotinė lietuvių enciklopedija